Le retour du survival-horror avec the last of us part ii remastered

Le retour du survival-horror avec the last of us part ii remastered

Le retour du frisson signé Naughty Dog

Si vous pensiez avoir tout exploré dans les couloirs sombres de The Last of Us Part II, détrompez-vous : cette nouvelle mouture baptisée The Last of Us Part II Remastered vient remettre une couche de tension, de brutalité et, surtout, de maîtrise technique à une œuvre déjà culte. Le titre originel, sorti en 2020 sur PS4, avait déchaîné les passions, entre admiration pour sa narration audacieuse et débats enflammés sur certains choix scénaristiques.

Quatre ans plus tard, Naughty Dog dévoile une version remasterisée sur PS5, avec à la clé des ajouts techniques attendus, mais aussi du contenu inédit qui devrait titiller la curiosité des fans comme des nouveaux venus. Alors, véritable renouveau pour le survival-horror ou simple dépoussiérage graphique ? Spoiler : c’est un peu plus que ça.

Mais d’abord, pourquoi un remaster ?

La question se pose, inévitablement. À l’heure où The Last of Us Part I a eu droit à son remake complet sur PS5, cette version remasterisée du second opus pourrait sembler redondante. Pourtant, l’intérêt est bien réel, et il s’inscrit dans une logique claire : offrir une expérience pleinement pensée pour la génération actuelle, tout en apportant du contenu exclusif qui justifie le retour aux sources.

Et puis, entre nous, qui refuserait d’accompagner Ellie et Abby dans leur descente aux enfers en 60 fps natif, avec des temps de chargement quasi inexistants et des textures retravaillées jusqu’au moindre pixel ?

Un lifting technique bienvenu

On commence par ce qui saute aux yeux : une finition graphique à la hauteur des capacités de la PS5. Les environnements, déjà impressionnants dans la version PS4, gagnent ici en profondeur et en détails. Les effets de lumière, la végétation envahissante et les bâtiments délabrés sont encore plus immersifs : Seattle n’a jamais été aussi inquiétante.

Les améliorations techniques incluent :

  • Un mode Performance en 60 fps parfaitement stable.
  • Un mode Fidélité en 4K natif à 30 fps pour les puristes visuels.
  • Des temps de chargement réduits à… presque rien.
  • Compatibilité avec le retour haptique et les gâchettes adaptatives de la DualSense.

Résultat : une immersion accrue et des combats au corps-à-corps encore plus viscéraux. Lorsqu’on sent chaque impact dans la manette, la violence de l’univers n’en est que plus palpable.

No Return : un roguelike dans The Last of Us ?

Voici la vraie surprise de cette version remasterisée : le mode No Return. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, ce n’est pas un simple défi survie ou mode arcade, mais un véritable roguelike à la sauce post-apocalyptique. Et ça fonctionne bien mieux qu’on ne pourrait l’imaginer.

Le principe : on choisit un personnage (parmi une dizaine, incluant des têtes inédites comme Dina ou Jesse), on se lance dans une série d’affrontements avec des missions à la difficulté progressive, et on tente de survivre le plus longtemps possible. L’équipement, les ennemis et les environnements varient à chaque run — de quoi ajouter une vraie rejouabilité à un jeu initialement très scénarisé.

En bref, No Return mélange la tension du combat de The Last of Us avec l’addiction d’un Hades ou d’un Returnal. Un pari audacieux, mais sous contrôle. Et franchement, ça fait du bien de fragger des claqueurs sans avoir à pleurer toutes les 10 minutes.

Les “Lost Levels” : dans les coulisses du développement

Autre nouveauté intrigante : les Lost Levels. Ces séquences jouables sont en réalité des niveaux inachevés ou abandonnés lors du développement original, ici présentés comme des démos conceptuelles. Elles ne sont pas aussi peaufinées que les chapitres classiques, mais elles permettent de mieux comprendre la philosophie de conception de Naughty Dog. Un peu comme si vous arpentiez les croquis animés d’un chef-d’œuvre.

On y trouve par exemple :

  • Un niveau d’exploration en forêt où Ellie chasse un inconnu.
  • Une énigme focalisée sur l’infiltration dans un entrepôt abandonné.
  • Un bout de scène narrative qui a été coupée au montage final.

Ces séquences sont accompagnées de commentaires audio des développeurs, une première dans la saga. Pour les mordus de game design, c’est l’équivalent d’un DVD bonus interactif. Intéressant, rare et plutôt généreux.

Une bande-son revisitée (et jouable)

The Last of Us Part II, c’est aussi une ambiance sonore unique portée par les compositions mélancoliques de Gustavo Santaolalla. Et devinez quoi ? Il est littéralement dans le jeu. Plus précisément, vous pouvez le débloquer comme personnage jouable dans le mode Guitar Free Play. Oui, vous avez bien lu. Vous pourrez incarner le compositeur lui-même pour improviser des riffs acoustiques dans un décor paisible, loin des infectés et des effusions de sang.

Est-ce un gimmick ? Absolument. Mais un gimmick charmant, qui reflète l’attachement quasi affectif que les joueurs ont noué avec ces moments suspendus entre deux tempêtes.

Fidèle à l’esprit original, mais plus souple

Outre les nouveautés ludiques et techniques, ce remaster réaffirme une volonté d’accessibilité totale. On retrouve bien sûr les dizaines d’options déjà présentes dans la version PS4 (lecture audio des menus, surcouches visuelles, vibration directionnelle, etc.), mais avec encore plus de finesse dans les réglages. L’objectif est clair : permettre à chacun de vivre cette aventure, peu importe son niveau ou ses contraintes physiques.

Et pour celles et ceux que les conflits internes du jeu avaient lessivés, le mode Speedrun avec suivi de temps intégré ravira les amateurs de défi chronométré. Couper court aux cinématiques pour aller à l’essentiel, c’est aussi une démarche légitime pour redécouvrir le gameplay pur et dur.

Faut-il replonger dans l’horreur ?

Bonne question, surtout si vous avez déjà terminé The Last of Us Part II il y a quelques années. La réponse dépend de votre profil :

  • Nouvel arrivant ? C’est la version définitive sans hésitation. Narration intense, mécanique de jeu incisive, et désormais enrichie de contenu bonus pour prolonger l’expérience.
  • Fan de la première heure ? Si vous êtes déjà attaché aux personnages et à l’univers, les ajouts de No Return et des Lost Levels justifient aisément une seconde traversée, d’autant plus si vous n’avez jamais vu Ellie jouer du Pearl Jam en 4K.
  • Amateur de gameplay nerveux ? Le mode roguelike à lui seul pourrait vous occuper un bon paquet d’heures. À condition d’être prêt pour du restart en boucle et des sueurs froides à chaque recoin.

Et si vous possédez déjà la version PS4, une bonne nouvelle vous attend : la mise à niveau vers la version remasterisée ne coûte que quelques euros (10 € pour être exact). Une politique plutôt fair-play dans un marché habitué à facturer chaque pixel supplémentaire.

Un retour aux sources pour un genre en pleine mutation

Ce remaster intervient à un moment où le survival-horror semble reprendre du poil de la bête. Entre le remake de Resident Evil 4, Dead Space et le nouvel élan de franchises comme Alan Wake, le genre retrouve des couleurs. The Last of Us Part II Remastered vient compléter cette tendance, mais avec sa propre signature : celle d’un jeu où la peur n’est jamais gratuite, toujours coulée dans une narration viscérale.

Ce n’est pas juste une histoire de monstres. C’est une histoire de choix, de conséquences, et de limites humaines. En redonnant vie à cet opus sous une lumière plus soignée et en y injectant du véritable nouveau contenu, Naughty Dog ne se contente pas d’un coup marketing : ils réaffirment leur vision d’un jeu vidéo narratif exigeant et sensoriel.

Alors, oui, le monde de The Last of Us est brutal. Mais qu’est-ce que c’est bon d’y retourner, pour une ultime danse dans la poussière.