Le jeu hades 2 en accès anticipé : premières impressions

Le jeu hades 2 en accès anticipé : premières impressions

Un retour en enfer… ou presque

Quatre ans après le raz-de-marée du premier Hades, Supergiant Games remet les pieds dans le Styx avec Hades 2, désormais disponible en early access sur Steam et l’Epic Games Store. L’attente était énorme – et c’est peu dire. La question que tout le monde se pose : est-ce que ce retour chez les divinités grecques tient ses promesses, ou est-ce qu’on est face à une suite paresseuse qui cherche simplement à capitaliser sur la hype ? Spoiler : on est loin du simple copié-collé.

Voici mon retour après une dizaine d’heures plongé dans l’enfer tonitruant de ce second opus. Ça tape, ça tranche, ça meurt (souvent), mais surtout… ça régale.

Une héroïne qui change la donne

Adieu Zagreus, bonjour Melinoë, demi-sœur du prince infernal et nouvelle protagoniste. Sorcière de l’Ombre entraînée par Hécate elle-même (rien que ça), Melinoë apporte un gameplay rafraîchi qui repose davantage sur la ranged et la magie que sur la mêlée brute. Une orientation qui impacte non seulement le style de jeu, mais aussi notre perception du rythme en combat.

À titre d’exemple, son attaque de base avec la faux reste directe et incisive, mais c’est son système de Incantations et sa jauge de magie qui font toute la différence. Gérer ses capacités devient rapidement aussi important que d’éviter les projectiles ennemis, ce qui pousse à une approche plus tactique du rogue-lite. Bref, fini le bourrinage façon Zagreus à l’épée. Ici, chaque affrontement demande un vrai sens de l’anticipation.

Le cycle de la mort : toujours jouissif

On ne change pas une formule qui marche, et Supergiant l’a bien compris. Le système de boucles répétitives, où l’on meurt pour mieux revenir, reste central… et toujours aussi addictif. La boucle de gameplay entre exploration, loot de pouvoirs divins, et progression par l’échec est maîtrisée à la perfection.

Cette fois, ce n’est plus Hadès le patron à aller secouer, mais Chronos, le Titan du Temps, rien que ça. L’objectif : libérer Hadès, le papa, justement, emprisonné par son vieux daron. Le pitch est audacieux, mais surtout, il permet d’explorer une toute nouvelle facette du panthéon grec. Mention spéciale aux nécessaires détours par la surface du monde, qui ajoutent un twist bienvenu à l’exploration déjà riche des Enfers.

Un artisanat bien trempé

Hades 2 introduit tout un système de crafting et de récolte assez large pour étoffer les runs, sans sacrifier le rythme. Ramasser des ingrédients lors des combats pour ensuite concocter potions, upgrades ou déverrouiller des éléments du hub central devient rapidement une mécanique secondaire très engageante.

C’est l’une des grandes différences avec son prédécesseur : là où le premier Hades se concentrait avant tout sur la progression des talents et du lore via les dialogues et les armes, cet opus introduit une dimension de gestion légère (mais bien dosée) qui rappelle certains rogue-lites comme Cult of the Lamb ou Don’t Starve. À surveiller : ce système pourrait bien devenir l’un des piliers majeurs du jeu final si Supergiant continue sur cette lancée.

Un style visuel encore plus ensorcelant

On ne va pas se mentir : le style graphique de Hades 2 est une claque visuelle. Sans révolutionner la DA du premier opus, Supergiant pousse encore plus loin le soin porté aux animations, aux décors et à la lisibilité du combat. Chaque biome est une peinture vivante, et les ennemis profitent d’une identité visuelle plus marquée.

Certains affrontements de boss sont même de véritables petits bijoux d’animation, à tel point qu’on meurt presque avec plaisir (presque…). On pense notamment à l’avatar cauchemardesque de Chronos qui vient vous écraser le moral après une phase intense de course dans les plaines de guerre. Oui, vous allez perdre. Et oui, vous allez y retourner.

Une narration toujours aussi fine

Énorme attente autour du scénario ? Pas de panique : Hades 2 propose une narration dynamique, riche… et diablement bien rythmée. Supergiant reste fidèle à son style : pas de cinématiques surproduites, mais des dialogues subtilement intégrés, qui réagissent à votre progression, à vos réussites comme à vos échecs. On retrouve ce feeling unique : chaque retour à la base est l’occasion d’un petit moment de RP bien senti, parfois drôle, parfois émouvant.

Le bestiaire des divinités est également élargi, avec de nouvelles figures peu exploitées dans le premier – on pense à Moros, Nemesis ou encore Apollon. Leurs Benédictions (et leurs caractères) apportent de nouvelles options de gameplay, mais aussi une dimension relationnelle qui donne envie de creuser chaque recoin du dialogue. Parce qu’évidemment, plus vous parlez, plus vous débloquez des choses – armes, passifs, quêtes secondaires…

Alors, on saute dedans ?

Pour un jeu en accès anticipé, Hades 2 est étonnamment stable, riche et peaufiné. C’est simple : même en l’état, il tourne mieux que bon nombre de jeux finalisés. Pas de crash, des temps de chargement raisonnables, et surtout, un équilibre déjà bien en place dans les builds disponibles.

Évidemment, tout n’est pas encore là. Certaines zones restent inaccessibles, quelques armes spamment les effets visuels au point de faire cligner des yeux, et l’équilibrage entre les supports runiques demande encore quelques ajustements. Mais on chipote. Pour une version anticipée, c’est déjà du grand art.

Pour qui ? Pourquoi ?

Un mot pour les indécis : Hades 2 ne s’adresse pas uniquement aux fans du premier opus. Sa direction plus magique et stratégique peut séduire de nouveaux venus, notamment ceux qui ont été rebutés par la difficulté ou la frénésie du premier. Melinoë est plus souple à manier au départ, et l’apprentissage progressif de la courbe de difficulté est mieux dosé.

Et si vous avez adoré le premier Hades ? C’est simple :

  • Vous retrouvez l’univers avec plus de profondeur et de verticalité.
  • Le gameplay est suffisamment renouvelé pour intéresser même les puristes.
  • Le lore est encore plus ambitieux, mêlant habilement mythologie, psychologie et narration dynamique.

Le tout, avec cette touche made in Supergiant : une OST au poil, un level design intelligent et une replay value de dingue. Le risque d’addiction est réel, soyez prévenus.

Un mot sur l’avenir du jeu

Supergiant Games a déjà annoncé une roadmap solide pour les mois à venir, avec l’ajout progressif de zones, de bosses, de bénédictions et d’armes. D’après les développeurs, l’objectif est de peaufiner l’équilibrage tout en écoutant la communauté – et jusqu’à présent, ça colle avec leur philosophie.

À noter également que le jeu n’a pas de date de sortie officielle pour sa version 1.0, mais il devrait rester en accès anticipé pendant au moins un an. Ça laisse largement de quoi épuiser le contenu actuel, tout en attendant des nouveautés majeures tous les deux à trois mois.

En bref, Hades 2 ne se contente pas de reproduire la formule gagnante du premier. Il l’étire, la repense, et propose un rogue-lite qui a encore de nombreuses cartes en main. Si vous aimez mourir avec style – et recommencer dans la foulée – foncez sans hésiter.