Game News

Dossier spécial : l’histoire et l’impact culturel de zelda

Dossier spécial : l’histoire et l’impact culturel de zelda

Dossier spécial : l’histoire et l’impact culturel de zelda

La naissance d’une légende

Tout commence en 1986, au cœur des bureaux de Nintendo, quand un certain Shigeru Miyamoto (déjà connu pour Donkey Kong et Super Mario Bros) décide de s’inspirer de ses balades d’enfance dans les campagnes japonaises pour créer un jeu vidéo où l’exploration serait au centre de l’expérience. Exit les couloirs linéaires : place à une carte ouverte, à l’aventure et aux secrets dissimulés derrière chaque buisson. C’est ainsi que naît The Legend of Zelda, sorti sur la NES.

La recette ? Un héros muet – Link –, une princesse en détresse nommée Zelda, un méchant emblématique Ganon, et des donjons truffés d’énigmes et d’objets magiques. Simple en apparence, révolutionnaire dans les faits. Cette première itération casse les codes de l’époque et inscrit d’entrée la série dans l’Histoire du médium. Il ne s’agit pas juste de manier une épée : on parcourt un monde vivant et c’est au joueur de recoller les morceaux du puzzle.

Et ça, en 1986, c’est du jamais vu.

Un impact culturel colossal

Avec plus de 135 millions d’exemplaires vendus (tous épisodes confondus) au compteur, la série Zelda s’impose comme une institution du jeu vidéo. Et pas seulement du côté des ventes : on parle ici d’un véritable phénomène culturel, au Japon comme en Occident. En 1998, Ocarina of Time pose une baffe monumentale au monde du jeu vidéo en devenant la référence du jeu d’action-aventure en 3D. Caméra dynamique, système de lock automatique (le fameux Z-Targeting), narration maîtrisée… tout y est ou presque.

Des artistes renommés, comme le compositeur Koji Kondo (le cerveau derrière les thèmes musicaux devenus mythiques), ont marqué les esprits avec chaque note. Et que dire de la Master Sword, devenue un symbole quasi mythologique, aussi légendaire qu’un sabre laser ?

Des générations de joueurs ont grandi avec Zelda, et ce n’est pas un hasard. Le jeu ne se contente pas de divertir : il évoque des thèmes universels comme le courage, le sacrifice, le passage à l’âge adulte ou encore la dualité entre bien et mal. C’est un conte moderne, qui traverse les âges sans prendre une ride.

Zelda et l’évolution du game design

Chaque opus – ou presque – est une pièce maîtresse de game design. Lorsque Nintendo sort Link to the Past sur Super Nintendo, c’est une petite révolution : voyage entre deux mondes, donjons complexes, mécaniques imbriquées… on sent déjà une volonté d’enrichissement de la formule.

Mais c’est avec Breath of the Wild (2017) que Zelda renoue avec sa propre essence : l’exploration, la liberté totale, la découverte. Un jeu sans flèche clignotante sur la carte, sans compas magique pour tracer la route, où l’improvisation est reine. Et visiblement, ça marche : le jeu est encensé, salué par la critique, et relance même l’intérêt général pour les « open worlds » intelligents.

Une boucle est bouclée : Breath of the Wild est un retour aux origines modernisé. On y retrouve le goût de l’exploration du premier Zelda, les énigmes méticuleusement conçues, et cette satisfaction unique quand on découvre un sanctuaire bien planqué entre deux rochers. Le tout dans un monde vaste, cohérent, et surtout, crédible.

Des mécaniques devenues références

Ce n’est pas un hasard si tant de studios s’inspirent de Zelda. La série a posé les bases de nombreux éléments devenus aujourd’hui des standards :

Et puis il y a ce je-ne-sais-quoi de poétique, de mystérieux, cette ambiance propre à Zelda. Ce n’est pas juste un jeu d’action, c’est une aventure initiatique, une quête qui nous touche sans qu’on sache toujours pourquoi.

Une icône transgénérationnelle

Des cosplayers aux speedrunners, en passant par les vidéastes, les artistes numériques et même les musiciens de rue, Zelda est un puits d’inspiration inépuisable. Au Japon, des concerts symphoniques entiers sont dédiés à la saga. En occident, des tournois de Zelda: A Link to the Past Randomizer attirent des milliers de spectateurs sur Twitch. Le mythe dépasse aujourd’hui le cadre du jeu vidéo pour se transformer en phénomène culturel global.

Et qui aurait cru qu’un elfe en tunique verte, muet comme une carpe, puisse devenir aussi emblématique ? Même dans les jeux Smash Bros, Link est souvent parmi les combattants les plus populaires. Il faut dire qu’il a un certain style. Un boomerang par-ci, une tornade par-là… Et paf, t’es hors de l’arène.

Des hauts, des bas (mais peu de faux pas)

La saga Zelda n’est pas exempte de critiques. Certains épisodes, comme Skyward Sword, ont divisé les fans : trop dirigiste, motion gaming imprécis, rythme haché… Et n’oublions pas les épisodes CDI, véritables anomalies dans l’histoire de la série (si tu ne les connais pas, tu peux les trouver sur YouTube… à tes risques et périls).

Mais malgré ces accrocs, la franchise est restée remarquable dans sa constance qualitative. Chaque opus tente quelque chose, expérimente. Vous souvenez-vous de Majora’s Mask, ses trois jours en boucle et ses masques à collectionner ? Un ovni devenu culte. Ou de Wind Waker, qui avait fait tiquer les fans à cause de son style cartoon, avant de devenir… un classique.

Un héritage qui s’étend encore

En 2023, Tears of the Kingdom a prolongé l’expérience de Breath of the Wild en poussant encore plus loin la créativité des joueurs. Avec son système de fusion d’objets, de constructions, et de verticalité poussée, le jeu n’offre pas une solution aux problèmes – il en propose des dizaines. C’est toi, joueur, qui choisis comment aborder chaque situation. Un tour de force de game design, une claque créative et technique.

Et aujourd’hui, qui peut dire où la franchise ira ? Un film serait en développement selon certaines rumeurs persistantes. Et vu le succès de l’adaptation de Super Mario Bros. au cinéma, tous les espoirs sont permis (ou à défaut, toutes les craintes). Une série TV ? Des spin-offs ? Un Zelda multijoueur ? L’avenir est ouvert, comme le Hyrule de Breath of the Wild.

Pourquoi Zelda nous touche encore aujourd’hui

Dans un monde de plus en plus rapide, gorgé de services et de guides, Zelda nous offre un luxe devenu rare : celui de la découverte. Celui de ne pas tout comprendre d’entrée. On fouille, on explore, on essaie – et parfois on échoue. Mais on réessaie.

Chaque joueur a une histoire avec Zelda. Une première fois dans le Temple du Temps, cette fameuse épée retirée du socle. Un cri de frustration dans un donjon trop retors. Une larme versée en entendant la harpiste jouer la Berceuse de Zelda. Le jeu est personnel. Universel, mais personnel. Et c’est probablement ça, sa plus grande force.

Link, c’est chacun de nous. Et tant que les joueurs auront envie de partir à l’aventure, la légende de Zelda continuera à s’écrire.

Quitter la version mobile