Pourquoi optimiser son Steam Deck ?
Le Steam Deck, c’est un peu le rêve de tout joueur PC nomade : une console portable qui vous donne accès à votre bibliothèque Steam, sans compromis — ou presque. Mais soyons honnêtes : si Valve a fait un boulot impressionnant côté hardware et ergonomie, la configuration de base ne permet pas toujours de tirer le meilleur parti de la machine. Entre les jeux gourmands, les interfaces prévues pour du 1080p ou les bugs liés à certaines manettes virtuelles, un petit coup de tournevis (virtuel) s’impose pour jouer dans de bonnes conditions.
Que vous soyez en pleine partie de Elden Ring dans le train ou que vous vouliez dépoussiérer vos anciens titres en émulation dans votre canapé, bien paramétrer votre Deck peut faire toute la différence. Voici donc un guide complet pour exploiter tout le potentiel de votre Steam Deck et transformer cette petite bête en centrale de jeu mobile redoutablement efficace.
Mettre à jour le système et SteamOS : la base
Avant toute chose (et croyez-moi, c’est souvent négligé), pensez à mettre votre Steam Deck à jour. Valve pousse régulièrement des mises à jour de SteamOS avec des correctifs de compatibilité, des optimisations de performances et parfois même de nouveaux outils utiles, comme le gestionnaire de profils de performance.
Pour vérifier les mises à jour :
- Allez dans les paramètres (icône d’engrenage)
- Rendez-vous dans le menu “Système”
- Cliquez sur “Vérifier les mises à jour”
C’est aussi l’étape où vous pouvez consulter votre version de SteamOS. Valve propose deux branches : Stable et Beta. Si vous êtes curieux et que vous aimez tester les nouveautés en avance (avec parfois quelques bugs au menu), la Beta peut valoir le coup d’œil.
Paramétrer les performances selon le jeu
L’un des meilleurs outils du Steam Deck ? Son gestionnaire de performances personnalisées accessible en un clic via le menu rapide (bouton avec les trois petits points). Là, vous pouvez ajuster :
- Le taux de rafraîchissement (jusqu’à 60Hz ou en dessous)
- La fréquence de rendu (30, 40, 60 FPS, selon les besoins de fluidité et d’autonomie)
- Le TDP (puissance du processeur) pour jouer sur l’équilibre entre autonomie et performances
- Le système d’upsampling (FSR) qui permet de booster le framerate tout en gardant une image décente
Un exemple très concret ? Sur The Witcher 3, limiter le framerate à 40 FPS, activer le FSR et réduire légèrement les ombres permet d’obtenir une expérience fluide tout en gagnant près d’une heure d’autonomie. Ça ne paraît pas énorme, mais quand on est en déplacement sans chargeur, chaque minute compte.
Configurer les commandes et les profils de manette
Le Steam Deck, c’est aussi une manette personnalisable à souhait. Chaque jeu peut avoir son propre mapping, et Valve propose une bibliothèque de configurations communautaires. Certaines sont d’ailleurs bien meilleures que les layouts par défaut.
Comment faire ? Dans le menu du jeu :
- Appuyez sur le bouton de menu rapide (bouton “…” à droite)
- Choisissez “Contrôles”
- Parcourez les profils proposés ou créez le vôtre
Petite astuce : pour les jeux qui ne gèrent pas la manette nativement (comme certains titres indés ou vieux jeux PC), associer les touches du clavier à des boutons physiques du Deck est un vrai game changer. Pas besoin de s’encombrer d’un clavier externe !
Installer des non-Steam games (et des émulateurs)
Votre bibliothèque Steam est bien remplie ? Tant mieux ! Mais pourquoi s’arrêter là ? Le Steam Deck tourne sous Linux, ce qui permet d’élargir facilement votre champ de bataille. Entre émulateurs, lanceurs alternatifs comme Heroic Games Launcher (pour Epic Games et GOG) et jeux installés en dehors de Steam, les possibilités sont vastes.
Voici comment ajouter un jeu non-Steam :
- Passez en mode bureau (appuyez longuement sur le bouton Power > « Basculer vers le bureau »)
- Installez le jeu ou l’émulateur de votre choix
- Faites clic droit sur l’icône > “Ajouter à Steam”
- Repassez en mode Gaming dans l’interface Steam
Petite pépite à connaître : EmuDeck. Cet outil installe automatiquement émulateurs, dossiers de ROMs, shaders et même les layouts de contrôles pour vos émulateurs préférés (PS2, GameCube, etc.). Un must pour les fans de retrogaming qui ne veulent pas passer deux jours à bidouiller.
Gérer l’espace de stockage et les passages sur microSD
Le Steam Deck accueille un SSD interne (qui peut être changé, certes, mais ce n’est pas trivial), ainsi qu’un slot microSD. La plupart des joueurs optent pour une carte de 256 Go ou 512 Go, ce qui permet d’alléger le SSD tout en gardant de bonnes performances de lecture.
Attention tout de même : pour des jeux très gourmands (genre AAA avec gros temps de chargement), mieux vaut les garder sur le SSD interne si possible. Mais les indés ou les émulateurs tourneront très bien depuis une microSD.
Pour optimiser l’espace :
- Réglez les téléchargements pour s’installer sur la microSD par défaut dans les paramètres Steam
- Désinstallez les jeux que vous n’utilisez plus depuis plus d’un mois
- Utilisez “Storage Manager” dans les paramètres pour trier les jeux selon la taille
Activer le Cloud Save automatique (et surveiller les syncs)
Le Steam Deck accède aux sauvegardes dans le cloud de Steam, ce qui est pratique pour reprendre une partie PC sur la console (et inversement). Mais, petit piège : tous les jeux ne gèrent pas correctement les sauvegardes cross-platform, surtout si vous touchez aux mods ou si les jeux sont hors Steam.
Avant de lancer un gros RPG, vérifiez si vos saves sont synchronisées automatiquement :
- Allez dans les paramètres du jeu sur Steam > onglet “Général”
- Assurez-vous que “Activer les sauvegardes Steam Cloud” est coché
Pro tip : installez aussi Decky Loader, une extension communautaire qui permet d’ajouter des plugins très utiles, comme la surveillance en temps réel de vos FPS, l’état de la batterie ou même des outils de backup auto de vos saves.
Optimiser la batterie sans sacrifier le plaisir de jeu
Le point noir du Steam Deck ? Clairement, l’autonomie. Un jeu comme Cyberpunk 2077 peut pomper la batterie en moins de 90 minutes si on ne fait pas attention. Heureusement, quelques ajustements peuvent rallonger vos sessions sans vous transformer en moine de l’underclocking.
Conseils pratiques :
- Réglez l’écran à 40Hz et bloquez le framerate à 40 FPS
- Activez le TDP dynamique en fonction des besoins du CPU
- Désactivez les vibrations si elles ne sont pas indispensables
- Réduisez la luminosité de l’écran (parfois mise à fond par défaut)
Et si vous êtes du genre à tout optimiser, le Steam Deck affiche même la consommation énergétique en watts dans ses réglages rapides. À vous de jouer les apprentis électro-ingénieurs si le cœur vous en dit !
Quelques jeux qui tournent particulièrement bien (et pourquoi)
Si vous vous demandez quels titres sont “Deck-friendly” par nature, en voici quelques-uns qui exploitent au mieux la console de Valve :
- Hades : fonctionnement parfait, contrôles ultra optimisés, 60 FPS quasi constants
- Hollow Knight : faible consommation, style visuel qui ne souffre pas du 800p
- Persona 5 Royal : adapté à la manette, durée de vie incroyable pour jouer partout
- Vampire Survivors : prend 10 Mo, consomme 3W en jouant et rend totalement accro
À l’inverse, des jeux très récents comme Starfield ou The Last of Us Part I sont techniquement jouables, mais demandent de sacrés compromis visuels (et beaucoup de patience lors des chargements).
Un Steam Deck bien configuré, c’est un Steam Deck qui vous suit partout
Quand il est bien paramétré, le Steam Deck devient une machine à tout faire : console portable, PC de salon, émulateur rétro, mini-ordinateur pour le side loading… Chaque joueur peut le modeler à sa sauce. Et c’est ça qui fait sa force.
Avec les bons réglages, l’expérience passe de “sympa” à “impressionnante”, le tout sans se ruiner en périphériques ou tweaks obscurs. Si vous croisez un joueur un peu trop confortablement installé dans le métro en train de faire une partie de Skyrim moddé avec 2 heures d’autonomie restantes… c’est probablement quelqu’un qui a lu ce guide.
Maintenant que vous avez toutes les cartes en main, il ne reste plus qu’à lancer votre prochain jeu favori — où que vous soyez.